Comments / New

Canadiens vs Leafs: analyse et chances de marquer

Je ne sais pas combien de temps encore le CH va cumuler les points en prolongation et en fusillade, mais ça ne peut pas durer. Soit l’équipe va s’améliorer (c’est une possibilité, vu certaines décisions récentes), soit ils vont s’effondrer. Avec le match de ce soir, c’est 10 buts sur 37 chances collées en 3 matchs depuis le retour des olympiques. Convertir 27% des chances de marquer, c’est un ratio intenable, mais ainsi vont les saisons dans la LNH, fut un temps en début de saison ou le club ne pouvait acheter un but; on profite de la manne et on garde le sourire!
Le jeu de puissance est dysfonctionnel. Une fois installés, on assiste par moment à de belles choses, quoi qu’on semble encore chercher une façon de composer correctement avec la couverture désormais systématique qu’on fait de Subban. C’est un peu curieux à dire, mais si productif et talentueux soit-il, le jeu offensif de PK m’a toujours semblé peu poli et, pour tout dire, un peu bête. La chose ne m’a jamais inquiété parce que Subban, par ailleurs, m’a toujours semblé être sur le plan défensif d’une rare habileté à s’adapter et d’une intelligence bien réelle. C’est comme si sa considérable intelligence du jeu était d’abord et avant tout mobilisée par son jeu défensif, alors qu’il a encore aujourd’hui une approche plus instinctive du jeu de puissance, ce qui le rend prévisible. En un mot comme en mille, on pourra bien faire tous les ajustements systémiques possibles, tout ça ne cliquera vraiment que le jour ou Subban acceptera de raffiner et d’intellectualiser son jeu. Faut être patient; quart-arrière sur un jeu de puissance, c’est un art qui ne se raffine qu’avec le temps et c’est sur ce plan que le jeune âge de Subban ressort. L’homme est un surdoué, j’ai beau jacasser sur un blogue, il me fait quand même un peu mentir en continuant à produire. Mon point est que cette production individuelle se fait un peu beaucoup au détriment de l’efficacité d’ensemble. C’est un passage inévitable, on ne peut que le faire jouer et le laisser apprendre.
Élément plus troublant du jeu de puissance, les entrées de zone. Sitôt sortis de la zone offensive, c’est une séance sur la chaise du dentiste que de les regarder domper la crisse de puck, encore et encore, dans l’espoir de la repogner dans le coin de l’autre bord. La maladie semble hélas incurable, l’actuel personnel d’entraineurs est bien installé dans ses habitudes et semble habité d’une confortable certitude quant à la direction prise par le club.
Quand même. S’ils ont d’exceptionnels talents en Kessel et Van Riemsdyk (et le jeune Morgan Reilly m’impressionne à n’en plus finir), les Leafs sont poches à brailler. Carlyle essaye bien de compenser en jouant à cache-cache, après sa première ligne, c’est un peu le désert. Le CH les a échappés à quelques reprises (en fin de première et en troisième), mais au bout du compte, de bourdes en désavantages, les bleus ont fini par céder. À la bonne heure.

  • Merveilleuse expérience que celle de Galchenyuk à gauche de Pleks et Gionta. Le grand est fort comme un boeuf et on lui découvre, en compagnie des deux vétérans, une efficacité redoutable en poursuite de rondelle en zone adverse. Il a bien du briser une demi-douzaine de jeux contre Toronto. En zone défensive, il joue encore au naïf et se contente souvent de snapper bien fort la rondelle dans la bande pour le dégagement en zone neutre. Il est capable d’immensément plus, on le constate simplement en le voyant impliqué dans des batailles pour la rondelle jusqu’à l’arrière de son filet, et un jour viendra ou il aura le statut (et les entraineurs) nécessaire pour utiliser son talent. En attendant, il fait ce que doit pour que ses coachs ne s’énervent pas. Reste à espérer qu’on le laisse continuer. Ça semble bien parti, avec un but et un avantage marqué avec Kessel comme vis-à-vis.
  • Therrien a semblé hésiter en première, alternant Plekanec et Desharnais contre le trio de Kessel. On aurait dit qu’il cherchait à voir s’il préférait Pacioretty en confrontation mano à mano ou Pleks/Gionta. Si les ailiers de Desharnais ont tous deux été splendides. Gallagher ne marque pas, mais il produit une quantité industrielle d’entrées en zone offensive en possession de rondelle, trouvant l’espace nécessaire pour affronter les défenseurs et donnant à ses coéquipiers le temps de se démarquer. Pacioretty, c’est Pacioretty, un fauve prêt à bondir. Desharnais me semble présentement désaligné; ses ailiers lui refilent souvent la rondelle dans la zone rouge, mais DD persiste à ne pas tirer, ce qui le rend de plus en plus prévisible. Faudra bien qu’on le convainque de challenger les gardiens adverses un peu plus, il possède un excellent tir.
  • L’identité du troisième larron à joindre Eller et Bourque est encore à déterminer. Weise, avant de manger un coup de patin dans la face (le pauvre…), avait déjà vu son temps de glace coupé au profit de Brière. Mais on a aussi vu Moen en 3e, un choix que j’aime beaucoup. Ça remonte au trio AKost/Moen/Eller d’il y a deux ans, le gros 32 et Eller ont toujours bien travaillé ensemble. On sent que les choses se placent et ce trio-là a enfin généré quelque chose en zone offensive. Reste à voir si ça va tenir lors de la tournée dans l’Ouest qui s’amorce.
  • Encore 3 chances pour Brière, qui est probablement en train de remonter aux côtés d’Eller. Fort bien. Bien aimé Moen, aussi.
  • Subban et Gorges étaient sur le cas des mises en zone défensive. Quelques errances contre Kadri, mais rien de sérieux, ils ont imposé leur rythme. Je râle contre Subban sur l’avantage numérique parce que je sais qu’un jour, il y deviendra un joueur subtil et méthodique. Mais en attendant, faut le reconnaître: quel plomb, mes aïeux, quel plomb…
  • Matrkov et Emelin, de garde contre Kessel et Van Riemsdyk. Ils se sont fait prendre avec le trio d’Eller sur le premier but des Leafs, et Emelin s’est fait prendre avec le gros Murray sur le but de Kessel (faut voir Kessel passer comme une balle là où Murray est censé être). Tannant pour ça, mais pour le reste, ils ont tenu, aidés il faut le dire par le fait que Carlyle doit utiliser son premier trio pour éponger les mises en jeu en zone défensive. Ça aide toujours.
  • Murray et Tinordi n’ont pas eu de poussée en zone offensive. Alors forcément, ils se sont fait ramasser aux tirs, mais n’ont pas trop cédé de chances. Sur la route, contre une bonne équipe de l’Ouest, si un coach adverse décide de chercher à les exploiter, ça va saigner dru. Mais, en attendant, ça tient./

Support Habs Eyes On The Prize by signing up for Norton 360

Talking Points