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Retour sur le match Canadiens vs Pittsburgh

L’équipe traverse une séquence fascinante. Incapables d’acheter une victoire contre Buffalo, ils viennent de se faire refaire le coup par Pittsburgh, à une exception près: après avoir dominé le jeu au cours des deux premières périodes, le CH a vu la bande à Crosby reprendre le contrôle du match en 3e période. Ne vous laissez pas abuser par les tirs vers le filet en 3e, les Penguins n’ont jamais laissé la chance au CH de menacer Vokoun comme ils l’avaient fait avec Fleury.

Il semble bien que ce revirement en 3e soit essentiellement attribuable à un changement de tactique des Penguins, qui ont réussi à mieux fermer le centre. Parce qu’aux confrontations, ça n’a pas bougé du match. Bylsma avait une idée claire sur les confrontations qu’il recherchait et Therrien a décidé de rouler avec les coups en s’assurant de ne pas envoyer indûment ses éléments plus vulnérables à l’abattoir: des 16 mises en jeu prises en zone du CH à forces égales, 6 ont été prises par Plekanec, 5 par Halpern, 3 par Eller et deux par Desharnais.

  • Plekanec a eu Sutter, Kennedy et Cooke dans les jambes tout au long de la soirée. Ils ont réussi à lui faire quelques soucis en zone défensive et ça n’aura pas donné beaucoup de chances au total. Ryder a quand même touché le poteau et ensuite la barre horizontale, cumulant 5 chances de marquer, dont une en toute fin de match, à 6 contre 5, sur ce jeu truqué combinant un tir de la pointe à une déviation juste devant le filet…
  • Therrien a envoyé Desharnais prendre une mise en zone défensive dès sa deuxième présence en première période. Plekanec venait de terminer un chiffre contre Sutter et la 4e ligne n’avait pas encore vu de glace. Bylsma a plutôt envoyé Crosby et Letang. Therrien a compris le truc et s’est ensuite abstenu de donner quelque mise en jeu en zone défensive que ce soit à DD. Jusqu’en troisième, en fait, alors que Therrien, voyant Crosby terminer une longue présence par un arrêt de jeu en zone adverse, a décidé de retenter le coup. Manque de pot: alors que Desharnais s’amenait sur la glace avec ses sbires, les arbitres ont annoncé la pause publicitaire. S’étant déjà commis sur un changement de trio, Therrien a dû se résigner à voir Crosby bénéficier d’un beau deux minutes pour reprendre son souffle et d’une deuxième mise en jeu en zone offensive contre Desharnais. Pas de dégâts, mais l’épisode illustre à quel point les deux entraîneurs se sont surveillés tout au long du match. Au total, Desharnais a bien fait, dominant Crosby +14/-4 aux tirs vers le filet, +5/-2 aux chances de marquer à 5 contre 5.
  • Eller a partagé ses présences entre Crosby et la 4e ligne des Penguins. Contre Crosby, c’était pénible, avec notamment deux mises en zone défensive dues à des dégagements refusés. Contre la 4e, c’était relativement facile. Quoiqu’on a eu droit à quelques beaux élans, Galchenyuk et Eller m’ont semblé erratiques, entre deux chaises même. Le problème n’était pas fondamental, on voyait bien qu’ils étaient capables d’arracher la rondelle à l’adversaire et d’en garder le contrôle. Mais c’est dans les choix de jeu en possession de rondelle qu’on les a vus échapper la pédale d’embrayage en tentant plusieurs petites passes arrière en montée au centre de la patinoire. Les passes arrière, dans le coin, le long de la bande en zone offensive, c’est très bien. En plein milieu de la glace, avec Crosby qui te court après, c’est une autre histoire.
  • Halpern est rapidement tombé dans l’oeil de Therrien, qui l’a continuellement envoyé dans les pattes de James Neal (qu’il a presque complètement neutralisé). Le vieux Jeff s’est aussi retrouvé à prendre des mises en jeu en zone offensive en fin de match avec Desharnais et Pacioretty, mises qu’il a toutes remportées. Halpern est ce genre de joueur discret, versatile et efficace qui peut être extrêmement utile à un entraîneur qui, comme Therrien, aime donner des rôles de “protection” à ses spécialistes. Je ne sais pas trop ce qui a bien pu convaincre les Rangers de s’en départir, mais si le bonhomme a encore dans le corps ce qu’il avait il y a deux ans lors de son précédent passage, c’est une acquisition fantastique que vient de faire Bergevin.
  • La bonne tenue de Desharnais contre Crosby est en partie attribuable à la protection territoriale, mais elle a aussi beaucoup à voir avec le fait d’avoir passé 60% de son temps avec Subban et Gorges. Ces deux-là ont partagé leur temps entre les trios de Crosby et Neal, conservant l’avantage aux chances comme aux tirs peu importe l’adversaire.
  • Markov et Emelin ont pris Crosby en charge un peu plus souvent que Subban et Gorges et, absent le #87, ont eu à faire la garde contre Sutter. Presque sans bavure contre Crosby, mais plus pénible contre Sutter, contre qui ils ont déboulé les marches à quelques reprises.
  • Tinordi et Bouillon ont été tenus loin du top-6 des Penguins. Hélas, il a suffi d’un changement un peu foireux pour que Tinordi, échappé contre Crosby, se fasse traverser par ce dernier. Résultat? Entrée de zone en coup de vent hors l’aile de Crosby, Tinordi débordé, Crosby qui coupe agressivement vers le centre de la zone et bat Price en décroisé. C’est la vie, ça arrive, mais quand même: Tabarnak.

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