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Date Limite des Transactions: Mark Streit pour aider le Canadien

Le vétéran Mark Streit – qui apparait sur la liste des candidats susceptibles d’être échangés de TSN – a de quoi intriguer Marc Bergevin, alors que les auditions sont ouvertes chez le Canadien pour trouver un partenaire constant au défenseur numéro un Shea Weber.

Le besoin au poste de premier défenseur gaucher est d’autant plus criant maintenant qu’Alexei Emelin a joué un vilain tour à son directeur général. Le Russe, aidé par son jeu sobre et son efficacité en récupération de rondelle, avait jusqu’ici complété à merveille le défenseur numéro un de l’équipe Shea Weber. Emelin est toutefois brusquement redescendu sur Terre au cours de la dernière dizaine de matchs, maniant gauchement la rondelle sous pression et se faisant régulièrement battre de vitesse. Il a été coupable de sept erreurs – les données excluent le match face aux Devils – causant une chance dans la zone rouge de la patinoire, le pire rendement chez les défenseurs de l’équipe.    

La pression s’accentue sur Marc Bergevin pour identifier un partenaire régulier à Weber. Claude Julien l’a jumelé au vétéran Andrei Markov, mais, selon toute vraisemblance, l’association n’est pas viable à long terme. Le Canadien a clairement exprimé en début de saison ses intentions de limiter les minutes du général de 38 ans, question de l’avoir à son zénith durant les séries. Le jumeler au défenseur le plus utilisé de l’équipe est ainsi contre-productif.

Le CH a fait l’acquisition du gaucher Jordie Benn lundi après-midi, et du jeune Brandon Davidson jeudi soir, mais aucun d’eux n’est accoutumé à des responsabilités de défenseur de première paire. Le problème demeure entier.

Les jeunes défenseurs mobiles et physiques pouvant jouer plus de 20 minutes par rencontre ne sont pas offerts à ce temps de l’année. Puis, qui sait si le surdoué Mikhail Sergachev ne pourrait pas faire la paire avec Weber dès la saison prochaine. À ce compte, Bergevin est mieux servi par un joueur de location qu’il pourrait obtenir à un prix raisonnable. Donc, un futur agent libre sans restriction.

À Philadelphie, l’ancien du Canadien Mark Streit a étonnamment bien vieilli. Le Suisse demeure un passeur adroit, capable de patrouiller la pointe de l’avantage numérique avec une certaine prestance.

Qui plus est, Streit mène les défenseurs des Flyers dans deux aspects capitaux : la gestion de la rondelle et la défense de la ligne bleue.

Le premier est mesuré par le pourcentage de réussite en sorties de territoire, c’est-à-dire le nombre de fois qu’un défenseur réussira à dégager la rondelle de sa zone sans effectuer de revirement. Ces données sont disponibles grâce à un travail de moine de Corey Sznajder, qui les note systématiquement durant les matchs.  

En bon vétéran, Streit pèse donc bien les risques, et une proportion honnête de ses sorties (51%)  permettent à l’équipe de quitter le territoire en possession du disque. Cette présence stabilisatrice serait la bienvenue chez le Canadien, qui est plus ou moins efficace pour sortir le disque de son territoire sans anicroche.

Une autre facette sous-estimée de la profession de défenseur est celle de prévenir les entrées franches en zone adverse. Sans surprise, les recherches ont montré que les entrées en zone offensive en possession du disque génèrent presque deux fois plus de lancers. Aussi, d’un point de vue stratégique, une entrée en contrôle avec de la vitesse générée en zone neutre facilite l’accès au centre de la glace, puisqu’elle force les défenseurs à reculer et prendre une décision. Ici, les chiffres indiquent que Streit gère bien l’espace entre lui et le porteur en zone neutre, pour prévenir une entrée facile en contrôle de la rondelle.

Le Canadien, lui, a été plutôt passif en zone neutre dans l’échantillon analysé par Sznajder. Toutefois, ce genre de choses sont fortement influencées par les systèmes de jeu et l’arrivée de Claude Julien pourrait changer la donne.

Là où le bât blesse pour Streit, c’est en récupération de rondelle. Le Suisse n’est pas le plus costaud et peut peiner à séparer le disque du porteur le long des rampes. Également, son jeu de pieds a perdu de son lustre avec l’âge. Une équipe intelligente l’exploitera en le forçant à effectuer des changements de direction consécutifs. Streit excelle loin des zones restreintes, par exemple lorsqu’il défend dans des situations de contre-attaque. Il réussit alors à limiter le temps et l’espace de l’adversaire en se servant bien de son bâton.

Il est vrai que le Canadien pourrait substituer Markov pour quelques présences afin de le ménager, mais une injection de profondeur sur le flanc gauche lui permettrait de diviser plus efficacement (et sûrement) la part du gâteau.

Le contrat de Streit vient à terme cet été et occupe 5,25 millions de la masse salariale selon CapFriendly, ce qui demanderait un peu de gymnastique de la part de Marc Bergevin pour l’insérer sous le plafond de l’équipe. La transaction de Desharnais a néanmoins soulagé le Tricolore d’un peu plus de deux millions en fait d’impact salarial (cap-hit). Quoi qu’il en soit, le Tricolore s’exposerait à un risque en maintenant le statu quo en défensive. On pourrait croire que le travail de son directeur général est loin d’être terminé.

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