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Retour sur le match Canadiens-Rangers

La capacité qu’à un club de déclasser son adversaire aux tentatives de tirs vers le filet lorsque le score est serré (un but de différence ou égal) reste un des meilleurs indicateurs que l’on possède de la qualité d’un club. En ce sens, ramasser les Rangers au Madison Square Garden sur un deuxième match en deux soirs et un troisième en quatre soirs représentait un vrai test:

Comme d’aucuns l’ont remarqué, le match fut plutôt défensif, mais je suis quant à moi fort heureux de constater que le club aura tenu le coup jusqu’en 3e, alors qu’ils se sont repliés suite au but de Galchenyuk. Le déroulement des présences pour la seule première période nous permet de constater que les deux coachs ne semblaient pas partager un grand souci des confrontations, du moins pour les joueurs d’attaque:

Les données que publie la LNH nous permettent de distinguer deux façons qu’ont les coachs de gérer leurs trios: par le suivi des confrontations (ex: Plekanec et Markov sont toujours sur le dos de Gaborik) ou par celui des zones de mise en jeu.

Il arrive parfois que des entraîneurs se contentent de “rouler leurs lignes”: ils envoient leur premier, deuxième, troisième et quatrième trio dans l’ordre jusqu’à ce que sonne la dernière sirène (allô, Randy!). C’est plus rare avec les défenseurs; on a toujours au moins un duo assigné à la surveillance du meilleur trio adverse.

Si la plupart des entraîneurs gèrent leurs défenseurs en fonction des confrontations, la gestion des attaquants est beaucoup plus variée. De ce que les données nous permettent de voir, Therrien a généralement utilisé un système hybride depuis le début de la saison:

  • Plekanec est géré de manière complètement hybride: contre le meilleur trio adverse et de toutes les mises défensives possible dans les 10 dernières minutes du match.
  • Desharnais était généralement envoyé contre le deuxième trio, mais Therrien lui faisait sauter quelques mises en jeu en zone défensive (pas toujours).
  • Galchenyuk était complètement protégé aux mises en jeu; combiné à la gestion des deux premières lignes, ça lui donne essentiellement de la glace contre les deux derniers trios adverses.
  • La 4e ligne bouche les trous: elle joue 8-10 minutes par match (ce qui est beaucoup pour un 4e trio) et prend les mises en zone défensive enlevées à Galchenyuk et Desharnais; ça donne une distribution à deux pôles de leur temps de glace: soit contre le fond d’alignement, soit contre les meilleurs. On parle souvent, au baseball, du contexte d’utilisation des lanceurs de relève en termes de levier: un releveur qui se pointe avec un retrait et deux joueurs sur les buts et une avance de deux points en 6e manche a à faire face à une situation beaucoup plus critique que le “closer” qui arrive en début de 9e avec cette même avance de deux points. C’est la même chose pour la 4e ligne de Therrien: ils ne jouent pas beaucoup et on leur demande souvent de s’en revenir au banc sitôt la rondelle sortie de leur territoire, mais quand ta mise en jeu est faite à la droite de Price contre Turris, qu’Alfredsson est devant le filet et Karlsson 12 pieds derrière lui… Si Therrien était en maudit après White, je crois que c’est beaucoup parce qu’il attend de ce dernier qu’il reconnaisse l’importance du rôle qu’il a à jouer dans l’équipe./

Tortorella, lui, gère son banc de manière totalement différente:

  • Gaborik et Richards jouent tout le temps. Les séquences Gaborik – Richards – Gaborik qu’on voit dans le graphique ci-dessus se répètent constamment.
  • La 4e ligne ne joue presque pas. Ils ont 10% du temps de glace à forces égales et les 3 premières lignes se séparent ça environs 33% – 30% – 27%.
  • Boyle, le 3e centre, joue comme la 4e ligne du Canadien: une tonne de mises en zone défensive, mais Torto lui donne pas mal de glace. C’est compréhensible, le gros Boyle prends depuis quelques saisons de 60 à 70% de ses mises en jeu en zone défensive, mais obtient quand même de 10 à 12 tirs tentés à l’heure et marque ses 10-15 buts à forces égales. Un joueur sous-estimé s’il en est un.
  • Gaborik, plus encore que Richards, est gavé de mises en zone offensive. Dans un match où le CH multipliait les dégagements refusés, c’était encore plus évident./

Il sera intéressant de voir si les mêmes modèles se répètent ce soir alors que Therrien aura le dernier changement.

Autre élément: les assignations de Therrien ne sont plus tout à fait les mêmes depuis qu’Eller a gradué entre Galchenyuk et Prust. Gallagher reviendrait au jeu ce soir, il sera donc intéressant de voir qui descend sur la 4e. J’aimerais que ce soit Prust et que Therrien réunisse Gallagher, Pacioretty et Desharnais sur un trio gavé de mises en zone offensive. Cole, Eller et Gallagher auraient alors simplement à jouer contre les 3e et 4e lignes. Ma seule crainte serait que Prust déloge White au centre. Ce dernier est bien plus efficace à cette position, mais le coach adore le #8, alors…

On reviendra sur les défenseurs une autre fois ;-).


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