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La LNH a eu raison d’être audacieuse – Bilan de la Coupe du monde de hockey

Beaucoup de partisans voyaient d’un mauvais oeil le retour de la coupe du monde de hockey depuis son annonce, en janvier 2015. Une crainte que la LNH essaie de remplacer le prestigieux tournoi de hockey sur glace des Olympiques d’hiver par une compétition accentuée sur le spectacle pour maximiser les revenus se manifestait sur les réseaux sociaux.

Or, le tournoi maintenant terminé, je crois que nous nous devons de souligner l’audace de la LNH qui a rendu cette coupe du monde très intéressante.

Du hockey international sans règlements internationaux

Puisqu’elle était l’unique organisatrice du tournoi, la LNH décidait des règlements qui allaient y être appliqués. Nous avons donc eu droit aux règles présentement en vigueur dans la LNH.

La prolongation 3 contre 3 a donné une touche supplémentaire d’excitation à plusieurs matchs, notamment celui de la Suède contre l’équipe d’Amérique du Nord lors du tournoi à la ronde qui s’est conclu par un magnifique but de Nathan Mackinnon.

La contestation d’entraîneur, représentant l’autre différence lorsque l’on compare les règles olympiques ou de l’IIHF à celles de la LNH, n’a pas eu un impact marquant sur aucun des matchs disputés pendant le tournoi, tout simplement car les circonstances pour qu’elle produise un changement significatif dans un match n’ont jamais été réunies.

Toutefois, il est important de mentionner que cette règle exclusive à la LNH est compréhensive du fait que les arbitres sont humains et que de leur donner tout le pouvoir de décision d’aller vérifier à la reprise vidéo ou de leur laisser le bénéfice du doute sur un hors-jeu potentiel peut résulter en décisions erronées et donc, changer le cours d’un match. Je crois donc que la seule présence de cette règle a rendu ce tournoi plus juste.

De nouvelles équipes pour optimiser l’équilibre des forces

Plusieurs motifs ont poussé les cerveaux derrière l’organisation du tournoi à prendre la décision de former deux équipes ne représentant pas de pays spécifique, et il faut leur donner raison de l’avoir fait.

Les Européens

D’un côté, l’équipe Europe a été formée afin de permettre à des joueurs de haut niveau, tels que Anze Kopitar, Leon Draisaitl et Roman Josi, d’être compétitifs dans un tournoi international où, avec la présence des meilleurs pays comme le Canada, il serait quasi impossible pour eux de remporter le titre s’ils jouaient dans une équipe représentant leur pays d’origine.

La LNH a donc eu l’excellente idée de réunir ces talents provenant de pays européens où le hockey est moins développé. Cette équipe a, tout au long du tournoi, sur faire taire les critiques stipulant que les joueurs n’avaient pas le sentiment d’appartenance nécessaire pour jouer du hockey inspiré contre les grandes puissances du hockey international, et cela a commencé par sa victoire de 3-0 contre les Américains et s’est conclue par une présence en finale du tournoi.

Les rendements insatisfaisants de certaines puissances

Évidemment, le crédit donné à l’équipe Europe ne peut faire oublier les performances décevantes qu’ont livrées d’autres équipes durant ce tournoi. Les États-Unis, ayant été sans contredit la plus grande catastrophe du tournoi, avaient un alignement nettement plus fort que l’équipe européenne, bien qu’il n’était nécessairement composé des joueurs américains les plus offensifs. La Suède, elle, bien qu’elle se soit rendue en demi finale, avait aussi un avantage sur celle qui l’a éliminée lorsque l’on ne fait que simplement comparer les effectifs des deux équipes. La confrontation à laquelle nous avons eu droit en finale aurait donc possiblement été plus épique dans le cas où de meilleures performances auraient été livrées par d’autres puissances du tournoi.

Les jeunes Nord-Américains

De l’autre côté, l’équipe d’Amérique du Nord a été instaurée au format du tournoi avec l’objectif de réunir les meilleurs joueurs ayant moins de 23 ans provenant des États-Unis et du Canada.

En formant cette équipe, la LNH devait sacrifier la participation de certains de ces joueurs aux équipes canadienne et américaine. Par exemple, Connor McDavid aurait eu de bonnes chances d’être sélectionné par l’équipe canadienne, puis Johnny Gaudreau et Jack Eichel n’auraient pas été de mauvais candidats pour l’équipe américaine.

Il faut toutefois dire que cela a été un sacrifice très payant pour la LNH, puisque le produit riche en vitesse et en chances de marquer qu’a offert l’équipe d’Amérique du Nord a su animer la foule du Air Canada Centre, qui n’a pas eu de difficulté à mettre de côté son pays d’origine pour encourager cette équipe.

Les uniformes des nord-américains, conçus exclusivement pour la Coupe du monde de hockey, se sont massivement vendus. Pendant la majorité du tournoi, le site d’Adidas, concepteur des chandails du tournoi, affichait que la version noire du chandail était en rupture de stock, alors que les chandails des autres équipes étaient tous disponibles.

Bref, les commentaires de Mike Babcock sur la création de cette équipe résume très bien mes propres pensées: « Quelle manière géniale de montrer de quoi la Ligue Nationale de Hockey aura l’air dans 10 ans. Selon moi, c’est un des éléments les plus excitants du tournoi. Je crois que la LNH vient de se créer beaucoup de nouveaux fans grâce à cette équipe et je ne sais pas qui a eu cette idée, mais cette personne mérite beaucoup de crédit. »

Il ne faudrait pas tirer comme conclusion que la Coupe du monde fût une meilleure compétition que les Olympiques, qui suivent un format traditionnel et ne permettront probablement jamais de telles modifications simplement pour améliorer le spectacle donné sur la glace. Toutefois, la LNH mérite un certain crédit pour les idées qu’elle a eues, lorsqu’on comprend le type de tournoi qu’elle a voulu mettre en place.

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