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Retour sur le match Canadiens – Boston

Puisque ce billet porte sur un match contre Boston, c’est l’heure de mon laïus sur Zdeno Chara. Si les Bruins ont une identité construite autour de la robustesse, voir de la brutalité, c’est selon moi tout entier le fait de Chara. C’est lui le plus grand, le plus gros, le plus fort de la ligue. Non seulement ça, l’usage qu’il fait de la violence et de l’intimidation revêt un caractère méthodique qui glace le sang. Son intervention sur Emelin après que ce dernier eût envoyé un double échec dans les côtes de Seguin en était un exemple canonique. Faisant fi du déroulement du match, il s’est rué sur Emelin et l’a terrassé d’une charge brutale, pour ensuite lui administrer une sévère bourrade clouant le gros russe au sol. Une fois le geste posé, Chara s’est légèrement relevé, dans une position d’attente. Le message était clair: si Emelin se relevait, il mangeait une volée. Ce qu’il fit, bien entendu; le gars ne s’est pas ramassé avec des plaques de titane dans la figure en jouant à la tortue.

Au net, le CH a alors perdu Emelin pour 5 minutes avec un peu plus de 3 minutes à faire en deuxième alors que Chara, colonne vertébrale défensive de Boston, a dû s’éclipser pour 17 minutes. Ceux que Chara avait pour mission de couvrir en priorité, soit Desharnais, Pacioretty et Gallagher, en ont profité pour coller deux buts.

Ça vient avec le territoire et je crois que les Bruins assument ce genre de chose, tenant pour acquis qu’à l’échelle d’une saison, la chose leur est profitable. Honnêtement, j’en doute. Si Chara se tient tranquille, le CH ne revient pas dans le match et Boston prend une avance de 2 points avec 3 matchs en main en tête de la division.

À chacun ses priorités, je suppose. Mais si Seguin espère qu’Emelin le traitera avec plus d’égard à l’avenir… On lui souhaite bien du plaisir.

  • Desharnais aura profité de l’absence de Chara à plein, Ference et Boychuk mangeant leur gratte. Tant qu’ils sont protégés, tout baigne. Reste qu’il leur arrive parfois d’échapper la zone et, dans ces cas-là, ça peut devenir pénible en zone défensive, surtout lorsqu’appuyés par Kaberle et Bouillon. Mais Therrien doit faire des choix et je dois dire qu’à mon sens, l’utilisation de ce trio est pas mal optimale à l’heure actuelle.
  • On doit prendre les zones de mises en jeu avec un grain de sel dans le cas d’Eller; 3 mises en jeu en zone défensive sont survenues suite à des dégagements refusés. Sur chacun de ces écarts défensifs, Julien lui a envoyé le trio de Bergeron, qui l’a fait souffrir. Pas encore mûr pour les minutes dures et encore un peu trop impulsif. On va certainement lui répéter, 100 fois plutôt qu’une, qu’un joueur ayant les tâches qu’on lui confie a mieux à faire que de prendre *deux* pénalités bêtes de riposte contre un taupin comme McQuaid. Espérons qu’il comprendra la chose plus tôt que tard. Mention honorable à Prust qui, en plus d’appuyer Eller, a été se pogner avec le gros Lucic. Le CH gagnait certainement au change et Lucic est un des meilleurs bagarreurs de la LNH. Et en plus, il en est ressorti en état de jouer au hockey. Ça n’est pas rien.
  • Pleks n’a jamais perdu le top-6 des Bruins des yeux, jouant contre Bergeron en premier et contre Krejci lorsque Julien soustrayait l’autre à ses attentions. Ryder trouve tranquillement ses marques et le gros Moen assure en défensive en attendant que Galchenyuk prenne du galon. L’éventuel retour de Bourque donnerait un peu de punch à ce trio sans pour autant démunir Eller, mais le #17 ne semble pas sur le bord de revenir, alors en attendant, Pleks tient le fort. Quelques misères contre Bergeron (qui n’en a pas?), mais Krejci devait être content de le voir partir.
  • Galchenyuk est en errance par les temps qui courent. Pittsburgh ne l’a pas laissé manoeuvrer et les Bruins cognent fort (le gros Thornton l’a ramassé, coup de poing sur la gueule en prime, en 3e, si je ne m’abuse) et arrivent vite. Il était donc compréhensible que Therrien l’envoie en stage sur la 4e, mais ça a comme désavantage d’affaiblir les capacités défensives de ce trio. Suite à un dégagement refusé contre ce trio en première, Julien a flairé le sang dans l’eau et envoyé Bergeron, qui n’a pas mis 5 secondes à revenir au banc des siens avec un scalp. C’est la vie./

  • On peut arrêter de sacrifier des boucs et des poulets: Gorges et Subban semblent bel et bien revenus ensembles, et dans les minutes dures par-dessus le marché! Pénible aux tirs vers le filet, mais jeu égal aux chances lorsque réunis. Leur ration de mises en jeu en zone défensive fut plombée par 3 dégagements refusés (Bergeron qui scalpe la 4e ligne et deux fois avec Eller). Aux confrontations, Bergeron leur a fait du trouble, mais ils ont ramassé Peverley, Kelly et Paillé. J’attends d’eux qu’ils prennent de l’assurance au fil des matchs. Ce soir, c’était brouillon, quoi qu’ils m’aient semblés meilleurs en 3e.
  • C’est quand même sur les deux Russes que Therrien s’est plus volontairement appuyé pour les mises en zone défensive. Gommés aux TVF par un peu tout le monde, ils n’ont accordé que 5 chances. Dans les circonstances, c’est honorable. Subban et Gorges, en montant une marche, vont éventuellement leur enlever de la pression.
  • La meilleure nouvelle, c’est qu’après un départ, heu, chancelant, Bouillon et Kaberle ont finalement très bien profité de ce que Therrien leur a réservé. S’ils ont moins joué et n’ont jamais pris de mise en zone défensive ensemble, ils ont quand même passé la moitié du match contre Krejci et ses boeufs. Tenir au territorial comme aux chances dans ce genre de circonstances était donc heureux. Si Diaz revient un de ces 4…/


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