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Retour sur le match #2 Canadiens vs Sénateurs

Le chiffre du match: 7
Des 21 mises en jeu prises en zone défensive par le Canadien, 7 l’ont été suite à des dégagements refusés. Pacioretty, Gionta et Eller sont trois joueurs extrêmement rapides et il me semble que ce nombre particulièrement élevé de dégagements refusés est un reflet de cette perte. Ces trois joueurs (surtout Eller et Pacioretty) sont couramment sollicités pour les jeux de transitions, notamment gagner la zone suivante en transportant la rondelle. La difficulté de s’ajuster s’est donc manifestée par une plus grande occurence de situations où, coincé, le CH ne pouvait que domper pour se regrouper sur la mise en jeu suivante.
Jeu de cache-cache
J’ai de la difficulté à comprendre ce qui se trame entre MacLean et Therrien, mais les deux se picossent allègrement aux confrontations. Lorsqu’on regarde les tableaux des confrontations, on constate que la plupart du temps, un joueur donné ne passe que rarement plus de 50% de son temps de glace contre un adversaire donné. En fait, au-delà des confrontations convenues que sont Diaz/Gorges sur Alfredsson/Michalek et Methot/Karlsson sur Plekanec, on voit bien qu’il se passe quelque chose. Le déroulement des confrontations au cours de la deuxième période illustre bien que les deux coachs jouent à cache-cache:

Portez principalement attention aux permutations entre Desharnais et Plekanec. Ce petit jeu de Therrien commence en première et se poursuit tout au long du match. MacLean ne joue pas ce genre de permutations rapides, probablement parce qu’il n’a pas le dernier changement (Desharnais commence la deuxième période contre Smith puis, lorsque MacLean retire ce dernier à la faveur de Turris/Alfredsson après seulement 7 secondes de jeu, Therrien envoie Pleks avec Diaz et Gorges). MacLean semble répondre au jeu de Therrien en modifiant la composition de ses trios. Turris a énormément joué à forces égales, mais il est parfois entre Alfredsson et Michalek, parfois Greening et Condra, parfois Greening et Neil…). Le passage vers Ottawa, où il aura le dernier changement, s’annonce donc passionnant. Therrien jouera-t-il à son tour avec la composition de ses trios? Cherchera-t-il à braquer encore plus certaines confrontations? Ou se concentrera-t-il à gérer les situations de mises en jeu?
Tenir la zone et en tirer quelque chose
Je suis toujours un peu méfiant des matchs ou un club déclasse l’autre massivement aux tirs bloqués. À forces égales, les joueurs du CH ont bloqué 27 tirs des Sénateurs alors que ceux-ci ont bloqué 10 tentatives des rouges. Peut-être est-ce dû au fait que les Sens tirent souvent de la pointe, je n’ai pas égrené les données de la LNH pour le savoir. C’est certainement une chose que je développerai d’ici la fin de la série.
En attentant, puisqu’un tir bloqué par un joueur n’est jamais pour moi une chance de marquer, je soupçonne que cette façon de tracer la ligne explique en partie l’avantage du CH aux chances. En partie seulement: des 10 chances cumulées à forces égales par Ottawa, 3 l’étaient moins de 5 secondes après une entrée de zone en possession de rondelle, les autres provenant d’un jeu en zone offensive. Chez le Canadien, 3 chances sur 19 à forces égales l’ont été dans les 5 secondes après une entrée en possession. Sur le plan territorial, au-delà des différentiels de tirs vers le filet, ils ont donc su encore une fois s’imposer autour d’Anderson, qui a bien fini par tourner à court de tours de magie.

  • Plekanec était encore de garde contre un peu tout le monde, mais notamment contre Alfredsson et Michalek. Dans un contexte de charge ultra-défensive (10 mises en zone défensive contre deux auprès d’Anderson), Armstrong et Bourque l’ont épaulé de manière exemplaire. Je suis encore une fois impressionné du travail en zone neutre d’Armstrong, qui sait y couper des jeux et gagner la zone (3 entrées en possession). Ce trio a dominé sur toute la ligne, peu importe l’adversaire.
  • Pour une raison que je ne m’explique pas (en fait, je continue à soupçonner une erreur dans les feuilles de matchs de la LNH), Desharnais a été enterré en zone défensive avec Moen et Ryder comme principaux appuis. Comment ont-ils pu finir la soirée avec un solde positif aux chances? Mystère. M’est avis que ça n’est pas le genre d’expérience que Therrien a intérêt à répéter trop souvent, mais bon. Si tant est que ces données soient exactes, on dirait bien qu’il a décidé d’utiliser DD comme appui défensif à Pleks…
  • Galchenyuk était au centre et a non seulement tenu au niveau territorial, mais il a commis quelques splendides élans offensifs. 3 mises en zone défensive seulement, donc de toute évidence Therrien cherchait à le protéger. Compréhensible et payant.
  • La 4e n’aura que peu joué à forces égales. Mention honorable à White sur son but, survenu à la fin d’une séquence où les Sénateurs étaient en train de les éviscérer dans leur zone. Mais voilà: Karlsson a échappé la rondelle à la ligne bleue du CH et s’est ensuite fendu d’un jeu mollasson alors que White lui fonçait dessus en échec avant. Marci ben, m’sieur Norris…
  • Markov et Subban semblaient assignés à temps partiel à la Kid Line des Sénateurs, mais autrement avaient surtout à assurer en zone défensive. Subban fut étincelant, encore une fois.
  • Gorges et Diaz, braqués sur Michalek et Alfredsson, ont encore une fois mangé leur gratte au temps de possession. Je ne sais pas combien de temps ça va tenir, mais je suppose que Therrien va étirer la corde au maximum et laisser Subban et Markov continuer à faire la loi sur le reste de l’alignement.
  • Soigneusement tenus loin de toute minute dure, Tinordi et Bouillon ont fait leur chiffre sans rien donner de trop grave. Un peu comme la 4e, ils sont simplement là pour ne pas nuire en attendant que les deux premiers duos puissent sauter sur la patinoire./

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