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Résumé du match: Boston 2, Montréal 1

Les bonnes équipes savent s’ajuster. Les Bruins l’ont fait deux fois plutôt qu’une et en plus, Plekanec a échappé son joueur deux fois en ligne. Pour la suite des choses, les deux buts rapides des Bruins me semblent donc moins significatifs que ce qui s’est passé autour de la deuxième pause publicitaire en première période. Voici une ligne du temps en 3 morceaux, montrant les tirs vers le filet, chances de marquer et entrées de zone en possession de rondelle à 5 contre 5. En rouge, les événements générés par les Bruins, en bleu ceux générés par le Canadien:

Après les deux pauses publicitaires rapides avec 9 minutes à faire en première, les Bruins sont revenus dans le match et n’ont laissé le CH prendre l’avantage qu’avec 10 minutes à faire en 3e. Et encore là, ils ne leur ont laissé qu’une maigre chance à forces égales. Rask les a tenus dans le match en première, mais un premier ajustement me semble avoir été tactique, les Bruins prenant graduellement la mesure du schéma d’attaque “go go go!” du Canadien, qui attaque régulièrement la zone adverse à 3 joueurs entrant à plein régime, un enfonçant la défensive et le porteur cherchant à rejoindre le 3e joueur. Les Bruins ont graduellement pris le contrôle du centre de la glace et surtout de la zone neutre. De là, revirements et lourde dose d’entrées en possession de rondelle pour Boston.
Therrien semble avoir lu la situation et avoir tenté un ajustement par les confrontations. Plekanec commence le match contre Bergeron, mais va se déplacer contre Krejci en fin de première période. Voici le détail de certaines confrontations entre les principaux joueurs de centre des deux équipes:

Donc, à ce qui m’a semblé être un ajustement tactique des Bruins, Therrien répond par un ajustement au niveau du personnel; on voit clairement Plekanec “sauter” contre Krejci en fin période et c’est Eller qui le remplace contre Bergeron. Desharnais tombe donc contre les 3e et 4e centres avec Galchenyuk.

Les pénalités (qu’on ne voit pas sur ces graphiques) jettent un wrench dans les trios pour commencer, mais Pleks reste fidèlement collé à Krejci en deuxième, avec Eller en embuscade pour permettre à Desharnais de sortir contre le fond de l’alignement. En troisième, les deux coachs coupent leur banc:

Julien sort ici un deuxième lapin de son chapeau, en envoyant Seguin avec Krejci et Lucic et en collant Chara sur Plekanec (le grand veau jouait plutôt contre Desharnais au cours des deux premières périodes). Deux buts sur les deux premiers chiffres de Krejci et bingo! De là, quelques unités spéciales et ensuite on voit Julien jouer essentiellement à deux trios pour les 10 dernières minutes. Quand les Bruins s’accrochent, ils s’accrochent et pas de temps à perdre avec le fond de l’alignement et le coach des Bruins a gagné son pari en poussant Chara contre Pleks et en laissant Bergeron (qui ne générait rien en attaque) se démerder avec la balance de l’alignement.

Je pense qu’on doit garder ça en tête lorsqu’on parle de la “profondeur” de Boston: ce n’est pas tant qu’ils ont 4 excellents trios, mais bien plutôt qu’ils ont deux trios offensifs capables de lever de la fonte en défensive, ce que le CH (à l’image de pas mal n’importe quel club) n’a pas. Du moins pas encore; à défaut de donner Pacioretty et Cole à Eller, Galchenyuk va éventuellement arriver là. Mais en attendant, Therrien le garde sur le banc ou l’envoie avec Eller comme en fin de troisième.

Si on peut espérer quelque chose du genre à Montréal cette saison, c’est du côté de la défensive que ça viendra, lorsque Subban aura monté en régime.

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