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De l’importance de l’avantage de la patinoire

Dans un match de hockey, les changements de joueurs sur les mises en jeu sont strictement codifiés: l’équipe adverse envoie ses joueurs d’abord, puis l’équipe à domicile envoie les siens. Ça donne à l’entraîneur du club local un avantage tactique potentiellement considérable. Dans une série éliminatoire, cet avantage est encore plus net, les deux entraîneurs ayant le temps de se familiariser avec l’alignement adverse.
On assiste présentement à un affrontement du genre entre MacLean et Therrien. Voici un premier tableau, montrant le temps passé sur la glace entre joueurs du CH et joueurs des Sénateurs, à 5 contre 5, lors du deuxième match de la série à Montréal:

Les codes de couleur permettent d’identifier rapidement les confrontations. Il est assez clair que Therrien a cherché à utiliser Plekanec contre les deux premiers trios, Desharnais faisant plutôt du temps contre les 2e et 4e des Sénateurs. Faut quand même prendre ça avec des pincettes, Therrien ne joue pas strictement les confrontations sur une base “tel joueur est sur la glace, j’envoie nécessairement tel joueur”. Ainsi Desharnais a pris beaucoup de mises en zone défensive, mais surtout contre la 4e ligne et une seule contre Zibanejad et ses sbires.
Contre ces tactiques, MacLean a principalement réagi en promenant certains de ses joueurs d’un trio à l’autre, notamment Turris, Pageau et Neil.
Regardons maintenant le même tableau, cette fois-ci pour le match d’hier soir à Ottawa. Prêtez attention à la concentration des couleurs chez les avants et au déplacement des zones rouges indiquant contre qui Tinordi et Bouillon ont joué:

Si Therrien utilise le levier du dernier changement pour gérer les zones de mises en jeu en fonction du personnel sur la glace (j’essaye de résumer, mais je ne suis pas totalement certain de comprendre ce qu’il fait), MacLean semble quant à lui jouer au maximum sur la gestion des confrontations trio par trio. Ainsi, chaque trio s’est principalement retrouvé sur la glace contre un trio adverse en particulier. De plus, ça confirme ce que je soulignais hier à partir de mon résumé de match, soit que MacLean semble avoir beaucoup cherché à exposer Tinordi et Bouillon à ses deux premiers trios. Juxtaposée à celle des deux premier trios des Sénateurs, la ligne du temps des présences de Tinordi et Bouillon à 5 contre 5 lors du match d’hier soir l’illustre d’ailleurs fort bien:

Vite comme ça, sur 14 présences conjointes de Bouillon et Tinordi, trois seulement l’ont été loin du top-6 d’Ottawa. Lorsqu’on fait le contraste avec les confrontations de Tinordi / Bouillon avec ces deux mêmes trios lors du dernier match à Montréal, la chose est encore plus patente, seulement 5 des 14 de leurs présences conjointes se déroulant en présence du top-6:

La défaite d’hier était spectaculaire, mais c’est du côté de ce genre de confrontations que j’aurais tendance à chercher pour voir comment Therrien va s’ajuster à partir de demain soir.

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