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Retour sur le match Canadiens vs Sabres

Buffalo n’a pas un très bon club, disons. Après avoir collé deux buts sur trois chances en première période, les Sabres se sont terrés autour d’Enroth, passant l’essentiel des deux périodes suivantes à se comporter comme s’ils étaient terrorisés de s’approcher de la ligne du centre.

En effet, s’ils ont tenu le CH aux TVF et aux entrées en possession en première période, les données à forces égales du reste du match ont quelque chose de grotesque. Reste que la blessure subie par Vanek (qui a essuyé un tir frappé ami en deuxième) n’a pas dû aider non plus.

Ron Rolston (ça fait bizarre de ne plus voir Lindy Ruff) a choisi de travailler d’une façon qui rappelle celle de Therrien, mais en plus extrême: Hodgson, Ott et Pomminville, son premier trio, on été de 8 mises en zone des Sabres contre une seule en zone du CH. Idem pour Stafford, Kaleta et Hecht, qui ont pris 3 mises en zone défensive et aucune en zone offensive. Les deux autres trios se sont partagé la maigre pitance de mises en zone offensive laissée par le CH.

  • Faire le dos rond face à Plekanec, ça n’est jamais l’idée du siècle. Therrien ne semblait pas chercher à le coller à qui que ce soit, plutôt à lui donner son tour. Je me demande s’il n’y avait pas là, du moins en première période, une façon de le garder disponible pour les mises en zone défensive en l’absence de l’habituel 4e trio. Qu’importe; après avoir pris 3 mises en zone défensive en première, ce trio n’en a pris qu’en zone offensive à partir de la deuxième. Ryder et Gionta ont tous deux collé 4 chances à forces égales, 3 entrées de zone pour Ryder et 6 pour Gionta. Plekanec n’a qu’une entrée de zone mais quiconque a regardé le match sait qu’il a constamment maraudé, coupant jeux après jeux. Mais ça ne voulait pas rentrer.
  • Desharnais héritait de la balance de la poussée territoriale à partir de la deuxième période. Jouant surtout contre Vanek, Leino et Ennis en première, ils se sont fait coller deux buts et n’ont jamais pu tenir la zone adverse (le premier but est survenu suite à une mise en zone offensive). De toute évidence vexé, Therrien ne les a ramenés à forces égales qu’à partir de la dernière partie de la deuxième période. La machine a redémarré en 3e: but de Pacioretty, deux chances de Gallagher et beaucoup de temps passé à malmener les Sabres, +21/-5 aux TVF, +6/-1 aux chances dans le dernier tiers.
  • Eller a pris charge, accaparant 7 des 13 mises en zone défensive accordées aux Sabres. Armstrong, rompu à ce boulot, a semblé s’amuser. Habituellement celui qui transporte la rondelle en zone adverse sur le 4e trio, il a passé la soirée à suivre Eller et Galchenyuk, ce dernier lui servant une splendide passe sur son but. Galchenyuk était d’ailleurs étincelant, deux chances de marquer en plus de quelques très belles poussées (7 entrées de zone, quand même). J’avais cru comprendre qu’il est plutôt un fabricant de jeu, mais le kid a un gun et il s’en sert. À l’image des bons marqueurs, il se sert de son tir puissant pour décocher des lancers du haut de la zone, dans cet espace tout juste au-delà des cercles de mise en jeu. Si ça n’est pas une zone d’où je compte un tir comme une chance de marquer, tous les bons marqueurs savent utiliser cet endroit pour coller quelques buts par saison et rendre les défenseurs adverses plus nerveux. Si un joueur comme Andrei Kostitsyn n’est jamais devenu le marqueur qu’on voyait en lui, je considère que c’est notamment parce qu’il n’a jamais appris à utiliser cet espace, alors que Pacioretty l’a éventuellement découvert.
  • La 4e jouait un rôle effacé ce soir, ne prenant que peu de mises et restant collé à la 4e des Sabres.
  • Subban et Gorges ont pris la majorité des mises en zone défensive de l’équipe, 7 ensembles. De garde contre les deux premiers trios, ils ont bien entendu dominé. La pénalité de Subban en prolongation est enrageante. Indépendamment du bâton élevé, c’est contre la tentative de mise en échec que j’en ai. Subban, lorsqu’il est arrivé dans la ligue, est sorti tout armé de la cuisse de Jupiter. Bien entendu, il faisait des erreurs, mais il a pour ainsi dire dominé dès le premier jour. Sa progression s’est donc beaucoup mesurée à l’aulne d’un patient travail d’épuration de son jeu. Les Spin-O-Rama n’ont pas fait long feu, mais c’est tout un éventail de petits risques inutiles qu’il a graduellement purgé de ses choix. La dernière manie détestable qui lui reste est donc celle qui le pousse à se catapulter contre un joueur en montée. Les partisans aiment le jeu parce qu’il a marché une fois contre Brad Marchand, mais de manière générale la manoeuvre est un échec patenté qui débouche sur un surnombre mené par un adversaire (celui que Subban a manqué) entrant à pleines vapeurs dans la zone du CH. Un jour, PK va arrêter de faire ce maudit “move” de piment. En attendant, c’est bien la seule raison que j’aie de râler contre lui.
  • Ott, Hodgson et Pominville se sont vraiment fait passer à tabac lorsque les deux Russes étaient à la ligne bleue (celle des Sabres, en fait). Comme Subban et Gorges ils se sont fait coller un but, mais c’était sans bavure.
  • Moins de glace pour Bouillon et surtout pour Tinordi, qu’on tassait au profit des aînés, déficit à combler oblige. Je note quand même que Therrien a laissé Les Dépareillés s’aventurer contre la 3e ligne adverse. Tinordi assimile tranquillement des leçons qu’on l’enverra digérer dans la LAH, mais il sera de la LNH plus tôt que tard, c’est l’évidence.

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