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Retour sur le match Canadiens vs Blues

C’était intéressant de voir les Blues accorder en fin de match un avantage numérique à l’équipe ayant le 4e meilleur taux de conversion de la ligue sur le jeu de puissance. Que l’avantage en question soit concédé par le truchement d’une pénalité épaisse prise en zone offensive par le taupin du club rendait la chose encore plus amusante. En fait, si Parros n’avait pas joué les pylônes sur la séquence menant, quelques minutes avant, au but égalisateur, tout ça eût été hilarant.

Je trouve tout de même inconcevable que ce soit là la seule pénalité accordée aux Blues, qui ont passé la soirée à planter dans les bandes des joueurs du CH se trouvant à plus de 20 pieds de la rondelle. Faudra un jour qu’on m’explique comment le foutu livre des règlements est appliqué, parce que présentement, c’est plutôt incompréhensible.

Le désavantage numérique a encore été parfait, notamment en première. C’était bienvenu, parce qu’autrement, outre une deuxième période plus égale, le club s’est fait royalement planter, produisant 4 maigres chances de marquer à forces égales au cours des 3 autres périodes. Même avec leur taupin de service, les Blues sont simplement trop forts pour le CH, plus précisément ils ont 3 gros trios et 3 duos de défenseurs fonctionnels. Ça mène loin, ces affaires-là.

  • Les problèmes actuels du club sont fort simples à identifier. Les trios d’attaquants sont ainsi configurés qu’un des trois premiers trios, celui de Galchenyuk, nécessite (et obtient) une forte protection territoriale. C’est dire qu’il appartient aux autres trio de prendre à leur charge les tâches défensives. De ces trois autres trios, celui de Plekanec est utilisé dans un rôle de confrontation directe, c’est-à-dire que Plekanec et ses ailiers doivent soir après soir jouer contre le meilleur trio adverse. Cela implique une disponibilité dans la rotation des effectifs qui interdit l’utilisation du meilleur centre défensif du club pour absorber ces tâches défensives. Pris contre Steen, Backes et un mix de Stewart (en zone du CH) et Oshie (en zone des Blues), Pleks n’a pas toujours tenu, finissant dans le rouge aux tirs et aux chances. Rien de catastrophique, mais sur des soirées comme celle-là, c’est au reste de l’alignement de prendre charge.
  • Galchenyuk, donc, reçoit la poussée au mises. Contre les Blues, il s’est royalement planté. Ça fait partie du processus, je crois. Les matchs comme celui-là, par l’excellente structure défensive de l’adversaire, mettent en évidence le fait que le gros #27 n’est pas le plus rapide de la bande. En fait, il semble surtout être à court d’une vraie accélération, ce qui nécessite un appui plus senti sur la lecture du jeu et l’anticipation, deux discipline où on le sait capable d’étinceler. Tout ce verbiage pour dire: il va finir par prendre le tour. Therrien lui a donné 15 matches l’an dernier avant de le tasser à l’aile. La présente saison n’étant pas écourtée, m’est avis qu’on va lui donner le temps de prendre ses marques. En attendant, les chances sont surtout venues de très beaux efforts de ses deux excellents ailiers. Je note quand même une superbe remise de Galchenyuk à Gallagher traversant la zone neutre à toute vapeur pour ensuite percer jusqu’au filet. Patience.
  • Mine de rien, entre Plekanec ayant à faire la chasse à courre et Galchenyuk réservé pour les remises en territoire offensif, ça impose aux deux derniers trios de gober le surplus de tâches défensives. Eller est taillé sur mesure pour ce genre de tâches, mais il est un peu vert et de bons clubs comme St-Louis vont exposer ses carences, notamment sa propension à s’engager (trop) rapidement vers l’offensive. Contre les taupins et dans les rangs inférieurs, sa vitesse lui permettait de compenser et entre Galchenyuk et Gallagher, poussé aux mises, on acceptait la prise de risque. Mais comme 3e centre, va falloir qu’il se calme. Je dis ça, mais les chiffres peuvent me faire passer pour inutilement chicanier: 10 mises en zone défensive, 3 seulement en zone offensive, lui et Bourque n’ont pas trop cédé aux tirs et ont terminé avec un solde positif aux chances (et un but sur un beau rebond bien graisseux pour Bourque en prime). Du beau travail. Therrien a fait tourner Leblanc, St-Pierre et un peu White et Pacioretty à leur droite. Quelqu’un va finir par gagner l’audition. En fait, ce sera Prust, de toute évidence, mais en attendant, anything goes.
  • White est un spécialiste respectable, apte aux mises en jeu, aux couvertures défensive près de son gardien et au jeu en désavantage numérique. Le genre de joueur dont on fait les bons fond d’alignements. St-Pierre m’a aussi semblé intéressant, le gars sait quoi faire avec une rondelle, ne s’énerve pas et connaît la valeur de la bonne vieille poussée en ligne droite: en cas de doute, tu te rentres la tête dans les épaules et skate skate skate. Ça fait plaisir aux coachs. Reste qu’ils ont bien fait dans la mesure où ils n’étaient pas pris avec Parros. C’est simple, jouer avec George, c’est comme jouer à 4 contre 5. Exactement, précisément comme dans le cas de George Laraque. Je ne sais pas combien de buts, pardon combien de victoires Therrien est encore prêt à perdre pour envoyer Parros giguer pendant 5 minutes par matchs. Le CH n’a pas un bon début de saison, est en séries par la peau des fesses et, à vue de nez, les Rangers et les Sénateurs commencent à monter en régime. Price connaît un début de saison fantastique, ce qui est fort bien mais ça ne suffit pas. Va falloir un bon jour arrêter de pisser le sang contre les fonds d’alignements adverses.
  • Subban et Markov étaient de garde contre Tarasenko, Berglund et Schwartz. Avantage mince au chances. Belle poussée de Markov sur le but de Bourque. Le Général semble certainement avoir une fraction de seconde de plus que l’an dernier, ce qui peut être dû à son partenaire, plus apte à compenser pour ses poussées offensives.
  • Ça frappait un peu fort pour Gorges et Diaz, qui n’ont pas pu finir avec un bilan positif aux chances ou aux tirs, malgré 70% du match passé avec Plekanec.
  • Murray et Bouillon ont été effroyables lorsque réunis, s’embrouillant continuellement dans leur zone. Évidemment, les 3 minutes passées avec Parros étaient particulièrement souffrantes et je dois aussi souligner la séquence du premier but des Blues. D’un point de vue strictement esthétique, la manoeuvre de Murray quelque chose de fascinant. D’effroyablement fascinant.

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