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Canadiens vs Leafs: analyse et chances de marquer

Certaines victoires ont un gout de défaite (jeudi, contre Ottawa), certaines défaites ont quelque chose d’une victoire (samedi, contre Toronto). Le match a commencé tout croche et Therrien a dû se résigner à brasser la soupe en deuxième. Revenu à des combinaisons d’attaquants plus habituelles, le CH a immédiatement embrayé et a collé 14 chances à forces égales aux Leafs au cours des deux dernières périodes, en accordant 8.
Ça n’était donc pas terriblement étanche sur le plan défensif et on pourrait aussi chicaner sur le plan offensif. Les tirs dangereux étaient nombreux, mais ils étaient aussi “dans l’axe”, entendre par là qu’il n’y avait pas nécessairement beaucoup de mouvement latéral précédant la plupart des chances de marquer. Ça reste des tirs pris de la zone rouge, mais un bon gardien de la LNH est très dur à battre lorsqu’on lui permet de se télescoper sur le tireur parce qu’on ne lui donne pas de raison de s’inquiéter de l’option de passe. Price, lui, a effectué quelques miracles, justement sur des tirs suivant des passes latérales.
Un mot sur l’avantage numérique. J’ai expliqué il y a quelques semaines, dans une chronique sur LNH.com, en quoi le jeu de puissance du CH était devenu prévisible et quel type d’ajustements on était en phase d’apporter. En gros, l’équipe s’est mise depuis un certain temps à utiliser le haut de l’enclave comme point de tir, usant de ce fait de l’espace libéré par la couverture serrée pratiquée sur Subban par tous les clubs de la ligue. On a vu contre Toronto que cet ajustement à été poussé plus loin, plus précisément sur deux aspects.
Premièrement, Markov descend désormais au sommet des cercles de mises en jeu, voir plus bas, pour prendre des tirs sur réception de passes reçues de Subban. À la bonne heure! Le Général possède un tir très précis et, à ces distances, ça va finir par payer. Deuxièmement, et c’est l’ajustement le plus significatif, on inverse désormais l’installation des attaquants, entendre par là que l’on concentre les échanges de rondelle du côté droit de la glace. Ça a le double avantage de faciliter les tirs au but pour Pacioretty et de donner de meilleurs angles de passes à Brière lorsque ce dernier joue contre la bande. L’innovation est marquante, mais en fait c’est une simple et belle astuce: on a simplement transposé le patron de jeu éprouvé depuis un an et on l’a simplement renversé. Les joueurs ne se cherchent donc pas et tout ça produit des chances.

  • J’aimais bien Eller à gauche de Pleks. Il n’était pas encore complètement arrimé et semblait parfois hésitant, mais par sa vitesse et son style, il s’imbrique merveilleusement au style et aux missions des deux autres. Aussi, les jérémiades sur le bonheur de Brière au centre ne doivent pas faire illusion: ce dont on parle vraiment, lorsque Eller passe à l’aile, c’est bien du passage de Galchenyuk au centre, événement attendu et nécessaire à la progression du club. À 92 matchs d’expérience, on y est arrivé. En attendant, Pleks, Eller et Gionta se sont fait passablement brasser par les deux premiers trios des Leafs. Les choses se sont corrigées avec Brière, mais c’était au total plutôt moyen.
  • Desharnais a pris beaucoup de mises en zone offensive contre Bozak et Kessel et il leur a collé une grosse louchée de chances (8 contre 4). Mais ça ne rentrait pô.
  • Animé d’abord par Brière avec plus ou moins de bonheur, le 3e trio a été redonné à Eller en deuxième. C’était plutôt curieux. Eller termine la soirée avec un beau différentiel de -3, gracieuseté du but dans un filet désert, d’un but en première alors qu’il jouait à l’aile de Plekanec et d’un but en deuxième alors qu’il centrait Pacioretty et… Parros! Prust, Bournival et Eller ont vraiment bien fait. Je suppose donc qu’on les reverra au prochain match, en attendant Galchenyuk.
  • Pourquoi rappeler Nattinen si on ne lui donne que 2 présences en première période? Je ne comprends pas, mais qu’est-ce que j’en sais. On a donné 3 minutes à Parros et ça a encore fini par un but accordé à l’adversaire, on ne me fera pas croire que le CH a à perdre de donner ces 3 minutes d’ailier droit de fond de tonne à un jeune finlandais reconnu pour sa défensive, un jeu qui s’adonne à être droitier? Parros coûte des matchs. On semble déterminé à l’ignorer. Venant d’un personnel d’entraineurs autrement capables de discernement, ça n’en finit plus de me sidérer.
  • Subban et Gorges ont abattu le boulot défensif sans coup férir. Subban et Markov ont passé près de 4 minutes ensemble, surtout en 3e, et les résultats étaient là, 7 chances de marquer générées par le CH et aucune accordée. Faudra qu’on finisse par les réunir.
  • Markov et Emelin ont eu quelques moments péniiiibles. Emelin a eu l’air d’un abruti complet sur deux des buts des Leafs et je n’en démordrai jamais, il n’a pas d’affaire à droite.
  • Diaz malade, c’était donc Bouillon et Baulieu. Ça n’a pas toujours été évident, mais le talent de Beaulieu ressort gros comme ça. Son principal défaut est de parfois attendre un peu trop longtemps avant de faire un jeu, une faiblesse qui ne peut qu’être accentuée si on continue à le laisser moisir dans la ligue américaine. Therrien l’a utilisé avec Subban, mais aussi en fin de match avec Gorges. Markov-Subban, Emelin-Diaz, Beaulieu-Gorges? Allez Michel, pourquoi pas?/

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